mercredi 11 novembre 2015

Oeuvres pour clarinette de Samuel Coleridge-Taylor, Arthur Somervell et Richard Henry Walthew - Quatuor de Leipzig - Disque CPO


C’est à un superbe panorama de la musique de chambre anglaise pour clarinette que nous convie ce nouveau disque enregistré par Stephan Siegenthaler et le Quatuor de Leipzig (formé en 1988 par trois chefs de pupitre du célèbre Gewandhaus), cette fois chez CPO. La formation allemande a gravé en effet de nombreuses galettes principalement pour Mdg, avec quelques rares exceptions – Capriccio notamment. Nous voici plongés au tournant des XIXe et XXe siècles autour de trois compositeurs qui ont la particularité d’avoir été influencés par les figures de Charles Villiers Stanford et Hubert Parry, tous deux admirateurs de Brahms et son Quintette avec clarinette (1891).

Pour autant, les œuvres réunies ici vont beaucoup plus loin que Brahms, particulièrement Arthur Somervell (1863-1937) et son Quintette aux allures de concerto, qui nous embarque d’emblée dans une ambiance sombre et envoûtante, mélodiquement irrésistible. Ces premières mesures rappellent le Schubert du Quatuor «La Jeune Fille et la Mort» avant que l’Intermezzo ne varie subtilement les atmosphères, mêlant sensibilité et espièglerie... en un surprenant rythme de danse. Toujours inspiré, Somervell passe ensuite de la mélancolie de l’Adagio à l’extraversion du Finale, concluant cette œuvre superbe – à écouter en priorité. Il faut dire que les membres du Quatuor de Leipzig n’ont pas leur pareil pour exalter la beauté de timbres parfaitement individualisés, en une lisibilité qui ne tombe jamais dans le détail superflu, tout en se répondant en une expressivité admirable avec la clarinette raffinée de Stephan Siegenthaler.


Ces mêmes qualités se retrouvent dans le Quintette de Samuel Coleridge-Taylor (1875-1912), plus proche de Dvorák par sa rythmique bondissante et ses mélodies enjouées, tandis que le beau mouvement lent montre un compositeur (trop tôt disparu à 37 ans) plus apaisé, prenant le temps de s’exprimer harmonieusement. La dernière œuvre gravée sur ce disque, plus tardive (1917), révèle un Richard Walthew (1872-1951) concentré et introspectif en son bref Quintette aux trois mouvements enchaînés. De quoi conclure ce disque chaleureusement recommandé, magnifié par le jeu éloquent du Quatuor de Leipzig.

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